Les deux formes de la phlébite
- La thrombose veineuse superficielle, encore appelée paraphlébite ou phlébite superficielle, est la plus fréquente. Elle se forme dans une petite veine située entre la peau et les muscles. Si vous constatez à la surface de votre peau une veine rouge et dure, si votre jambe est inconfortable, douloureuse ou enflée, ne négligez pas ces symptômes. C’est souvent le signe d’une insuffisance veineuse pouvant conduire à une phlébite. Consultez votre médecin, il vous prescrira, si l’examen visuel n’est pas suffisant, une échographie veineuse, puis un traitement. Le plus souvent, il s’agit simplement de vous reposer, de surélever votre jambe et d’appliquer deux fois par jour des compresses chaudes 15 à 30 minutes sur la zone concernée.
- La thrombose veineuse profonde ou phlébite intervient lorsque le caillot sanguin se forme dans une veine profonde de plus gros calibre au débit sanguin important, située au sein du muscle. Le caillot de sang se forme généralement dans une veine du mollet. Le risque est que le caillot se détache de la paroi de la veine pour remonter jusqu’au cœur, puis à une artère des poumons. Il peut alors provoquer une embolie pulmonaire potentiellement fatale. Si vous ressentez une sensation de chaleur dans une jambe, une douleur diffuse au mollet ou à la cuisse, si votre jambe est enflée et si votre peau est bleuâtre, consultez un médecin sans tarder, le risque d’embolie pulmonaire est élevé.
Attention : évitez de masser la zone affectée, cela pourrait aggraver la situation.
Des facteurs de risque identifiés
Dans un cas sur deux, la phlébite apparaît sans que l’on puisse l’expliquer, mais il existe aussi des facteurs de risque bien identifiés. Vous êtes particulièrement concerné si :
- vous présentez une insuffisance veineuse, avez des varices ou si vous-même ou une personne de votre famille a déjà souffert d’une phlébite ou d’une embolie pulmonaire : l’insuffisance veineuse est héréditaire dans 80 % des cas ;
- vous portez un stimulateur cardiaque ou un cathéter. Le risque de phlébite dans le bras est alors accru ;
- vous avez une hypercoagulabilité du sang (le sang coagule plus facilement) en raison d’une maladie ou d’un médicament ;
- vous êtes enceinte : la grossesse favorise la stagnation du sang ;
- vous prenez une contraception hormonale, surtout celle de 3ème et 4ème générations qui contiennent un progestatif responsable d’un risque plus important de phlébite profonde, ou des corticoïdes qui augmentent légèrement le risque ;
- vous devez rester longtemps dans une position immobile : faire un long trajet en avion, travailler debout, rester alité plusieurs jours ou porter un plâtre.
L’avancée en âge, l’obésité, la sédentarité et le tabac sont également des facteurs de risque.
Une prévention qui a fait ses preuves !
Lorsqu’elle est élaborée avec un médecin, la prévention de la phlébite est efficace dans 90 % des cas ! Elle est particulièrement importante si vous avez déjà souffert d’une phlébite profonde car les risques de récidive sont élevés dans les cinq années qui suivent.
Nos conseils
- Ne portez pas de vêtements trop serrés pouvant empêcher une bonne circulation du sang.
- Si vous devez rester alité plusieurs jours pour raison médicale, essayez de vous lever dès que possible, mais toujours avec l’accord préalable de votre médecin.
- Dès lors que vous présentez un risque accru de phlébite, parlez-en à votre médecin, il pourra vous prescrire un anticoagulant.
- Évitez de rester longtemps dans une position immobile : si vous travaillez debout ou faites un long trajet en avion par exemple (vol de 4h ou plus), n’hésitez pas à porter des bas de contention. Changez-les tous les trois mois car ils perdent leur élasticité avec le temps.
- Pensez à pratiquer une activité physique régulière. L’inactivité physique ou le manque d’activité physique augmente les risques d’insuffisance veineuse. L’activité physique améliore la vasodilatation des artères et des veines, la circulation sanguine et permet de lutter contre l’excès de cholestérol. Privilégiez la marche rapide, la course à pied, le vélo, la natation…
En avion, plus particulièrement :
- Buvez régulièrement de l’eau car l’air de la cabine est sec, et évitez de consommer de l’alcool car il a des effets diurétiques et limite les mouvements pendant le sommeil.
- Pensez à vous lever pour marcher, même si vous devez déranger votre voisin ! Prenez par exemple l’excuse d’aller aux toilettes toutes les deux ou trois heures.
- Assis à votre place, ne croisez pas les jambes trop longtemps et faites quinze flexions-extensions des chevilles toutes les heures. Si cela vous est possible, surélevez vos jambes.
- Ne placez pas votre sac à vos pieds afin de pouvoir profiter de toute la place possible pour allonger vos jambes.
- Évitez les somnifères et essayez de ne pas dormir pendant des périodes trop longues. Le risque de phlébite est plus élevé au bout de deux heures de sommeil.
- Si vous êtes une personne à risque, parlez de ce voyage avec votre médecin.
Sources :
